Salle de spectacle

« Très longue par rapport à la largeur, elle est, dans son pourtour, garnie de brèche violette, dont les fûts et les chapiteaux sont rehaussés d’or. Au fond, elle se termine par une partie circulaire, ou se trouve la loge diplomatique, flanquée des loges des princes et des princesses, et reliée à l’amphithéâtre, ou prendront place les plus qualifiés de la Cour. Sur l’avant-scène, dans deux avant-corps, formés par quatre colonnes, dont l’entablement supporte la retombée du cintre du proscenium, sont, en face l’une de l’autre, la loge de l’Empereur et la loge de l’Impératrice : sur le devant, grand fauteuil doré, galonné à la Bourgogne; au mur, une grande glace, drapée de soie cramoisie, ou la salle se reflète à volonté. C’est pour les jours ordinaires. En grand gala, l’Empereur occupe la loge diplomatique… La salle de spectacle est belle. Point trop d’or, point trop d’écrasantes sculptures; partout, un ton de brèche violette, avec quelques rehauts d’or et d’accotoirs de soie cramoisie. La coupole, en forme de calotte sphérique, décorée, sur un fond vert d’eau, d’aigles, de figures et d’arabesques dorés en relief, repose sur arcs doubleaux très épais, d’une ornementation semblable. Aux angles, sont placés les bustes de Corneille, de Racine, de Molière et de Voltaire. Du centre de la coupole, pend un lustre de cinquante lumières, bronze doré et cristaux taillés. »